lundi 7 mars 2011

Le Conseil Général comme si vous y étiez ( Tome 13 )



AFFAIRE 47 IR 325 / JUILLET 2OO9

La politique agricole du Département ne favorise pas assez le bio, pourtant plébiscité par de nombreux consommateurs. Le Conseil Général, propriétaire de mille hectares  près de Tonnay Boutonne ( acheté dans l’espoir d’y faire une immense réserve ; projet dénoncé par les protecteurs de l’environnement et rejeté par le Conseil d’Etat ). Pourquoi ne pas profiter de ces terres qui sont notre propriété pour y développer le bio ?

M. LE PRESIDENT.
- Je vous redis ce que je vous ai annoncé en ouverture de session : nous organiserons à l'automne, après les vendanges, une journée de travail avec la profession agricole et tous les Conseillers Généraux pour faire le point sur l'agriculture départementale. Cette réunion se tiendra chaque année.

M. FERRIER.
- Je voudrais donner un coup de projecteur sur le troisième chapitre au niveau du développement de I'agriculture biologique sur le site de la Trézence. Lorsque j'ai lu ce rapport, je m'attendais à beaucoup plus. Je me suis dit que la montagne avait accouché d'une souris. Sur les mille hectares du site de la Trézence, nous allons commencer des études sur six hectares seulement.
 Or, j'ai appris qu'une association se montait sur le secteur. C'est une association de non spécialistes, mais qui a coopéré avec Agrobio-Poitou-Charentes, le GAB 17, la Chambre d'Agriculture pour monter un grand projet social d'insertion de maraîchage biologique sur le site de la Trézence.
 Elle a pour ambition de commencer avec cinquante hectares et, comme notre Assemblée, de fournir 20 % de produits bio locaux à nos élèves des collèges.
Il faut nous dépêcher, car quinze collèges sont sur la liste, dès la rentrée 2009-2010, pour pouvoir profiter de ces 20 %. Quinze collèges sur cinquante et un, c'est bien, mais il pourrait y en avoir plus.
 En 2012, ils seront cinquante et un sur cinquante et un.
Il nous faut essayer d'être beaucoup plus volontaristes sur ce projet et le bassin de la Trézence où tout le foncier nous appartient. Nous avons de l'eau et des terres, peut être pas agronomiquement fortes, mais nous sommes en pleine culture de maïs et des pommes de terre et des légumes peuvent être plantés.
Reste la reconversion bio. C'est la raison pour laquelle il faut commencer tout de suite alors que nous avons des associations qui veulent se mettre en synergie afin de réaliser en même temps de l'emploi social. Je trouve que c'est formidable.

M. DOUBLET, Président de la Troisième commission.
- Nous sommes en train de réaliser des études sur des hectares, mais elles serviront pour le reste du site. Nous n'allons pas réaliser des études hectare par hectare : ce n'est pas le but de I'opération.
Je souhaite, dans ce domaine-là - le bio étant une filière de I'agriculture installer les agriculteurs. Notre but n'est pas d'installer des associations qui ne sont pas des professionnels et le dossier que j'ai reçu était un peu léger.
Si le Département se lance sur ses propres terrains à faire de l'agriculture bio, je ne voudrais pas que nous le réalisions avec des personnes qui ne sont pas capables de mener à bien une exploitation agricole.
Je souhaite que ce soient des agriculteurs qui s'installent et se reconvertissent dans du bio, des gens sérieux qui connaissent leur métier. Six hectares représentent peut être peu pour notre ami Bernard FERRIER, mais c'est au moins les premières prémices à d'autres superficies beaucoup plus grandes. Je ne sais pas ce qu'en pense Bernard ROCHET, mais je suppose qu'il partage mon point de vue.

M. ROCHET.
- J'ai à peine besoin d'allonger les propos de Michel DOUBLET : ce qu'il dit est tout à fait vrai. En plus, au niveau de la coopérative céréalière de Tonnay- Boutonne, les jeunes agriculteurs semblent même intéressés pour cultiver du bio en plein champ. Il faut commencer doucement et, en plus, ne pas oublier qu'une partie de ces terrains est noyée l'hiver et pas forcément exploitable continuellement. Il faut commencer sur ce qui était prévu comme retenue nord, où, effectivement, il n'y a pas eu d'intrants depuis des générations. Je propose à Monsieur FERRIER, puisque nous en avions parlé en ouverture de
séance ainsi qu'à ceux qui seraient intéressés, de leur faire visiter le site afin qu'ils puissent véritablement I'appréhender et voir qu'en commençant avec six hectares nous intervenons de façon intelligente.

M. LE PRESIDENT.
- Je vous propose que la Troisième commission, si Monsieur DOUBLET en est d'accord, organise à la rentrée de septembre, après les vacances d'été, une visite sur le site de la Trézence en invitant tous les collègues intéressés.
La Troisième commission, dans sa sagesse, choisira l'organisation de déplacement, Monsieur DOUBLET. Je sais qu'elle est présidée par un sage, très sage. En matière d'eau, les sages sont importants !

M. QUERE.
- Monsieur le Président, je trouve ce projet de maraîchage intéressant, même s'il est réalisé à une échelle assez réduite, mais je m'interroge davantage sur le site de la Trézence que je connais. Je rappelle qu'environ 400 à 450 hectares, sur les mille que compte le site, sont actuellement en train de redevenir une forêt vierge: grands roseaux, arbres qui poussent. Ces territoires n'ont plus aucune utilité, même agricole. Je me demande si ces terrains, dont certains peuvent être exploités en maraîchage, pourraient
également, s'agissant de ceux situés plus bas, constituer des prairies permanentes qui permettraient peut-être d'installer de jeunes éleveurs. L'élevage, en Charente-Maritime, est en complet recul. Le nombre d'éleveurs a fondu comme du beurre au soleil et plusieurs jeunes éleveurs seraient intéressés pour s'installer dans le secteur de la Trézence.
Nous ne pourrons pas faire l'impasse, en tant que propriétaires du foncier, de nous interroger, car près de la moitié du site de la Trézence est redevenue une forêt vierge.
Des éleveurs pourraient s'y installer et faire des prairies, mais sous certaines conditions : maintenir des niveaux d'eau plus bas, entretenir les fossés. L'investissement reste à faire. Tout cela pourrait être remis en état. Si rien n'est fait, la situation ne fera que se dégrader.

M. ROCHET.
- Je peux certifier que, sous les latitudes de Tonnay-Boutonne et du site de la Trézence, il n'y a pas de forêt vierge. Cette visite est absolument indispensable pour que chacun se rende compte de ce qu'il en est et vous verrez que, sur un certain nombre d'hectares, tous ne sont pas cultivés. L'entretien du site est réalisé par deux associations : Al 17 dont nous pouvons féliciter la qualité du travail et le service d'insertion de Bignay, du Val de Boutonne, qui effectue également un travail remarquable.
Ill ne faut pas oublier qu'après la tempête de 1999, des centaines et des milliers d'arbres étaient couchés et que la remise en état s'effectue progressivement. Cette visite est indispensable.

M. LE PRESIDENT.
- Nous allons l'organiser dès la rentrée.

M. CHATELIER, rapporteur
.- Les analyses se font sur cent hectares et non pas sur six hectares. Nous ne pourrons pas réaliser du bio partout sur le site de la Trézence. Le bio ne se cultive pas n'importe où et, dans ces sites qui se noient six mois de l'année, ce n'est pas du bio qui peut y être cultivé. C'est bien défini.
Si nous avions rempli ce site d'eau, cela aurait servi à autre chose que du bio, car nous en aurons grand besoin un jour !

M. LE PRESIDENT.
- Ceci est une autre histoire. Il est vrai que certains d'entre nous I'ont vécue, dans cette Assemblée, pas exactement au même endroit, mais plus au centre de La Rochelle.

M. FERRIER.
- Il faut savoir que sur le site de la Trézence, beaucoup d'appétits, peut-être contradictoires, s'aiguisent concernant ce foncier que nous possédons. Vous verrez tout à I'heure, dans le rapport no 328, que nous investissons 150 000 pour I'entretien annuel du site actuel de la Trézence qui ne doit donc pas être si forêt vierge que cela. Je suis très heureux de pouvoir à nouveau le visiter. Je me rappelle y être allé lorsque nous faisions des petites manifestations et n'y suis pas retourné depuis.

M. LE PRESIDENT.
- C'est la première fois que vous y retournerez sans les gendarmes !