vendredi 4 mars 2011

Le Conseil Général comme si vous y étiez ( tome 10)

Session de février 2008 :
Cette fois c’est Cyril Chappet (Saint Savinien) membre de mon groupe ( Socialistes, Verts et apparentés) qui a abordé la circulation dans Marans en dénonçant une Charente-Maritime à 2 vitesses «  Je pense qu’il ne serait pas choquant, pour une fois, de prendre en compte certains ressortissants de ce département, qui depuis des dizaines d’années réclament à cor et à cri une étude de faisabilité afin qu’on leur dise, sur la foi d’éléments fondés, pourquoi le Conseil Général refuse de les écouter. Vous l’avez bien compris, je vous parle de Marans et de la rue d’Aligre, car jamais aucune étude n’a été amorcée pour justifier un tel refus…. »


 M. LE PRESIDENT.
Pour ce qui est de Marans, il faut être sérieux. Nous sommes partis d'un postulat, dans cette Assemblée, au nom de la protection du Marais Poitevin, qu'il n'y aurait qu'une seule traversée de ce site. Il est bien évident que la solution autoroutière qui présente l'avantage de ne pas nous coûter cher, dans cette partie, est celle qui devait être adoptée, car elle réunit plusieurs avantages : le désengorgement de Marans, ce que j'ai évoqué tout à l'heure sur l'équilibre et le développement de l'Aunis et I'exutoire de Rochefort. Voilà le dossier. Si, aujourd'hui, on nous disait qu'il n'y a plus d'autoroute, il est évident que nous trouverions les moyens de faire une déviation. Mais au point où en est I'histoire ... Je sais qu'il existe un débat intérieur à Marans : I'un veut la déviation et l'autre préfère l'autoroute, la plus rapide des deux étant la déviation autoroutière. A Marans - je m'y rends de temps en temps - nous voulons éliminer les flux de poids lourds. J'ai même survolé les lieux, un jour de grande circulation, avec le Préfet LEYRIT: nous avons vu - je ne suis pas sûr d'avoir respecté I'altitude réglementaire, d'ailleurs - comment les choses se déroulaient. Nous avons tournicoté en rond pendant un certain temps et il est évident qu'il y a un problème à régler. En plus de  l'autoroute que je considère aujourd'hui comme un dossier pratiquement acquis, il existe une autorisation d'utilité publique. Elle a été recherchée en droit devant le Conseil d'Etat qui a dit ce qu'il pensait, c'est-à-dire que c'était très bien, y compris concernant I'aspect environnemental. C'est écrit en toutes lettres. Certains d'entre vous faisaient partie de ceux qui avaient déposé des recours contre le projet: vous avez eu la réponse.
Monsieur FERRIER, vous connaissez la réponse ? Vous confirmez ce que je dis ?
A partir de là, il y a eu le Grenelle de I'Environnement, mais comme nous I'a dit -je
parle sous le contrôle de Monsieur BUSSEREAU - très tranquillement M. BORLOO lorsqu'il
nous a reçus très longuement un soir pour parler du sujet, nous n'avons pas fait un moratoire
sur les autoroutes. Nous voulons y voir plus clair dans celles qui sont utiles et celles qui le
sont moins. Il nous a cité des exemples d'autoroutes qui ne nous concernent pas et étaient
moins utiles.
La LPO est mandatée par le MEDAT pour améliorer les conditions d'environnement, mais la DUP demeure. A I'heure actuelle, je considère que le problème de I'autoroute est réglé. Je ne vois pas pour quelle raison elle ne se ferait pas. A partir du moment où elle sera réalisée, je ne vois pas pourquoi nous envisagerions en plus une déviation de Marans qui serait coûteuse et formerait une deuxième cicatrice dans le Marais Poitevin.
Ill faut être sérieux. Je comprends les impératifs des élections de Marans et le débat. L'un promet la déviation et I'autre considère que I'autoroute n'ayant jamais été si près
de son début de chantier, c'est la solution. Je serais Maire de Marans, je préfère vous dire
que je saurais régler le problème des flux une fois que la déviation autoroutière aurait été
mise en service. Le problème est facile à trancher. Les habitants de Marans ne seront plus
ennuyés et le problème sera réglé.

M. FERRIER.
- Je suis tout à fait d'accord avec vous, le problème de Marans doit être pris à bras le corps. Par contre, j'ai une question à vous poser. Vous nous dites que I'autoroute ne coûtera pas cher. Aujourd'hui, pouvez-vous nous dire à combien cela reviendra aux contribuables de Charente-Maritime ?

M. LE PRESIDENT.
- Pour I'autoroute, nous avons accepté le principe d'une contribution.

M. FERRIER.
- En connaissons-nous le montant ?

M. LE PRESIDENT.
- Nous I'avons accepté. Nous le connaîtrons le jour où l'appel d'offres sera ouvert, puisqu'il y a concurrence entre les sociétés de construction d'autoroutes. C'est un dossier très structurant de la Charente-Maritime, avec des conséquences lourdes un peu partout dans le département. Tous les Charentais Maritimes sont concernés, car ils effectueront moins de kilomètres et économiseront du carburant. Tout cela représente beaucoup d'argent. Vous parlez du pouvoir d'achat, c'est un bon moyen de le soutenir. Les habitants de Rochefort sont concernés, ceux de La Rochelle également de même que tout I'Aunis intérieur et Marans en premier. C'est un dossier qui pourrait nous
coûter de un à quatre millions d'euros par an, dans un budget qui atteindra le milliard d'euros
avec la Décision Modificative. Le projet fait partie des investissements qu'il faut réaliser en
Charente-Maritime. ll ne coûtera peut-être rien, car la somme estimée par les services de
I'Equipement pour I'autoroute qui est en train de se construire entre Langon et Pau était la
même que pour la déviation de Marans et la participation effective a été zéro. Je ne connais
pas la réponse.
Je sais qu'en vous le proposant - car nous avons tous voté le principe de la participation à l'autoroute, voici environ un an - je savais ce que je faisais. Je sais qu'il y a le problème du débat municipal de Royan mais lorsque I'on parle d'autoroute, dans cette Assemblée, ce n'est pas un sujet sur lequel nous nous divisons beaucoup.
Dominique BUSSEREAU nous a dit la même chose tout à l'heure, avec autorité ministérielle : c'est un problème réglé. Nous vivons dans un état de droit. Il y a DUP, le Conseil d'Etat a purgé, que voulez-vous faire ?

M. FERRIER.
- J'accepte la décision de I'Etat, il n'y a aucun problème. Mais si I'opération se réalisait ! Nous attendons depuis 1994. La décision de réaliser ce barreau a été prise en 1994 par les Ministres des Transports et de I'Environnement. Lorsque Monsieur CHAPPET nous dit que les Marandais sont très patients, c'est un euphémisme.

M. LE PRESIDENT.
- Soyons honnêtes !

M. FERRIER.
Je suis honnête !

M. LE PRESIDENT.
- Je sais que vous êtes honnête, intellectuellement. Vous ne me ferez pas le reproche d'être malhonnête intellectuellement. Dans cette Assemblée, nous avons toujours affiché une volonté de résoudre le problème de Marans. Votre prédécesseur s'est battu pour cela. La solution autoroutière nous a été proposée. Elle a été combattue par un certain nombre de personnes, y compris à Marans et vous n'étiez pas le dernier en la matière.

M. FERRIER.
C'est exact et j'assume.

M. LE PRESIDENT.
- Ce qui a fait perdre du temps. Vous portez une partie de la responsabilité du retard de la construction autoroutière !

M. FERRIER
.- Non, si le dossier avait été très bon, il y a longtemps que le problème serait réglé ! Lorsqu'il y a un bon projet - nous le disons toujours dans cette Assemblée - il est réalisé.
Le tendon d'Achille de cette autoroute est qu'elle ne résout pas à 100 % le problème. Mon collègue de Saint-Genis de Saintonge monte au créneau lui aussi : il a le droit d'avoir sa déviation. Je ne veux pas du tout la lui enlever. Ce n'est pas ou Saint-Genis ou Mirambeau ou Marans, mais je me dis qu'il faut trouver un équilibre, que personne, dans notre département, n'ait I'impression d'être maltraité !

M. LE PRESIDENT.
- Monsieur FERRIER, le maire de Saint-Genis a la possibilité d'interdire la circulation des poids lourds dans sa commune, comme le maire de Marans mais cela pose des problèmes de substitution de solution. Les problèmes de Saint-Genis ne se poseront pas à Marans puisqu'il y aura un échangeur tout près du sud de la localité.

M. FERRIER.
A dix kilomètres, à Usseau.

M. LE PRESIDENT.
Un peu moins, au nord d'Usseau. Mais ce n'est pas loin.

M. FERRIER.
C'est soit Fontenay, soit Usseau.
-          
M. LE PRESIDENT.
- Cela veut dire que le maire de Marans, seule agglomération traversée, n'est pas dépendant d'autres maires. Dans le cas de Saint-Genis, cela implique également Mirambeau, Pons etc. Nous ne sommes pas dans le même cas de figure. Dans le vôtre, le maire de Marans sera libre de laisser passer ses camions ou pas une fois que l'autoroute sera ouverte. Il a la loi avec lui et la possibilité de dévier obligatoirement les camions, sauf ceux de livraison, mais ce sera à justifier.
Nous n'allons pas refaire l'histoire, les décisions sont prises et elles vont être exécutées. Je suis le premier à regretter que cela n'ait pas été plus vite.
Si nous reprenons l'histoire....

M FERRIER.
-Tout le monde la connaît !

M. LE PRESIDENT
. Je suis prêt à dire qui était pour I'autoroute en 1998, contre en 2001 etc.

M. FERRIER.
Cela ne présente aucun intérêt ! Tout le monde le sait !  C’est connu.

Quelques mois après, sitôt les élections municipales passées, j’ai reçu la communication du coût de la déviation par l’Est de Marans : 32 millions d’euros.
On ne peut pas dire que j’ai manqué d’acharnement pour défendre la déviation de Marans !!! La lecture de mes différentes interventions vous apporte la preuve du travail accompli. Et ce n’est pas fini … A suivre …