Nous sommes en juin 2005, je suis intervenu sur 3 importants sujets : la politique départementale de l’eau, en soutien à Jean Yves Martin (conseiller général PRG de St Jean D’Angély), le soutien au Parc Interrégional du Marais poitevin et sur la filière bois énergie.
AFFAIRE 12 JUIN 2OO5
INTERVENTION DE M. FERRIER SUR LA POLITIQUE DE L'EAU
M. FERRIER.
- Monsieur le Président, vous nous proposez des études préalables à la réalisation de 45 retenues de substitution financées, comme l'a dit Monsieur MARTIN, à 80 % par de l'argent public. Je partage tout à fait I'analyse qu'il a faite sur la nécessité d'examiner globalement le projet.
Vous connaissez mon point de vue sur la politique de I'eau. J'ai longuement exposé le
problème crucial qu'elle constitue qui ne peut être dissocié de la monoculture intensive du mais, pour la vie de notre département.
Je ne vois pas venir d'incitations claires de la part de notre Assemblée sur I'aide à la
substitution du mais par d'autres cultures. A entendre les irrigants déclarer qu'ils ne peuvent plus vivre sans irriguer, on se demande comment font les 80 % d'agriculteurs qui vivent sans le faire !
J'ai très peur que l'agriculture que vous défendez empêche la réalisation des objectifs
fixés par la Directive Cadre Européenne en 2015. Et 2015, c'est très proche. Les deux dernières décisions du gouvernement M RAFFARIN me consternent : épandage du lisier autorisé non plus à 50 m, mais à 15 m des maisons et des campings et à 10 m seulement des cours d'eau bordés par une bande enherbée.
Le contribuable va apprécier, lui qui paie la dénitrification et la dépollution de I'eau
de consommation.
Enfin, pour en revenir aux bassines, il faut qu'elles soient construites selon les procédures
administratives en vigueur. En Charente, quatre bassines viennent d'être déclarées illégales par le Tribunal Administratif de Poitiers, car les dossiers ne comportaient pas d'étude d'impact. Une autre bassine de notre région s'est rompue accidentellement. D'autres ont été remplies illégalement et des sanctions ont été prises.
Soyons de bons gestionnaires de I'argent public et gardons un droit de regard total sur les études, la construction et les usages de I'eau de ces bassines qui devront être utiles à toute la collectivité.
M. LE PRESIDENT.
- Monsieur FERRIER, il y a un ouvrage dont je vous conseille la lecture, qui s'appelle < L'histoire des civilisations >, éditée en vingt-six volumes. Vous verrez qu'historiquement, les grandes civilisations sont celles qui ont su maîtriser l'eau ! Cela veut dire ne pas la gaspiller, assurer la survie des hommes mais aussi savoir créer des ressources. Or, dans un pays comme celui-ci, même si cet hiver n'a pas été très pluvieux, il n'aurait pas été stupide de conserver l'eau, souvent en excès I'hiver, pour I'utiliser l'été. Cela m'a toujours semblé être quelque
chose de conforme au bon sens. Mais cela ne veut pas dire que je sois pour le gaspillage !
Je n’ai pas voté la partie du rapport sur les bassines, puis le Président Belot a abordé le problème des réseaux de chaleur alimentés au bois.
M. FERRIER.
- Il y a une semaine, à l'IUT, l'association des Elus écologistes avait organisé les journées du bois le vendredi et le samedi. Cela a été un succès et nous avons débattu du bois de construction, de la certification des essences et aussi du bois énergie, avec le soutien d'intervenants de l'ADEME. Il est vrai que beaucoup d'étudiants de l'IUT étaient présents.
Il y a une prise de conscience sur le problème du bois énergie qui est importante.
M. LE PRESIDENT.
- J'ai reçu, il y a une quinzaine de jours, au nom du Département,
Mme PAPALARDO, Présidente de I'ADEME. Elle était accompagnée de quelques-uns de ses proches collaborateurs de Paris et un peu surprise de tout cela. Il y a un mariage d'énergie, de beaucoup de papier et de théorie sur cette affaire, mais peu de réalité.
Mon désir est de montrer le fonctionnement du chauffage au bois et tous ceux d'entre
vous qui voudront voir le système fonctionner seront les bienvenus. C'est un dispositif qui représente la substitution de sept mille tonnes de pétrole. Ce n'est pas n'importe quoi. Ce n'est pas un gros pétrolier, mais c'est déjà un beau pétrolier.
Si vous avez besoin d'une idée, ou si vous vous posez une question, à force d'appliquer
cette technologie et de rencontrer quelquefois des difficultés, je sais comment il est possible de traiter ce genre de problèmes aujourd'hui.
M. FERRIER.
- Plus nombreux nous serons à développer ce genre de projets, plus nous
pourrons donner toute son étendue à une filière bois, au sein de notre département, qui pourra,
justement, régler le seul problème qu'il y ait dans le recours à cette énergie : celui d'aller chercher le bois ailleurs, alors que nous avons un gisement chez nous. Le sud du département regorge de forêts.
Si nous nous mettons tous ensemble et s'il y a beaucoup de projets, nous pourrons développer cette filière qui ne peut pas démarrer pour des petites unités. S'il y a une économie d'échelle à réaliser, tout le monde sera d'accord pour engager le processus.
M. LE PRESIDENT.
- Monsieur FERRIER, nous sommes complètement en phase.
L'objectif actuel est la filière bois indigène.
M. FERRIER.
- Sur le département !
M. BOUCHER.
- Effectivement, cela existera aussi à Rochefort et nous vous inviterons à venir.
M. LE PRESIDENT.
-Mais volontiers !
M. BOUCHER.
- Vous verrez que c'est une expérience, car il existe une entité. Cela vaut le coup d'essayer, car nous nous sommes vraiment penchés sur le problème à partir d'une démonstration qui nous a été faite. Le coût est équivalent, à quelque chose près.
M. LE PRESIDENT.
- Monsieur BOUCHER, il y a trois endroits dans lesquels nous faisons depuis longtemps quelque chose dans ce domaine-là : La Rochelle, Rochefort et Jonzac.
C'est quelque chose d'un peu innovant et significatif. Nous avons tous essuyé des plâtres, nous avons tous eu des difficultés. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il y a énormément de progrès dans les forages, pour effectuer de la géothermie, dans les réseaux de chaleur qui coûtent moitié moins cher que dans la période où je les ai mis en place, ce qui change la rentabilité des choses. La chaudière à bois est devenue parfaitement maîtrisée. Maintenant, I'objectif est la filière. Et, pour qu'il y ait une filière, il faut qu'il y ait des débouchés locaux.
M. FROT.
- L'augmentation irréversible du prix du gaz donne un argument supplémentaire sur ce sujet.
.
- Nous sommes complètement dans le fil de I'histoire !
Vous voyez comme ces derniers propos étaient prémonitoires…quant à la filière bois départementale elle a du mal à se mettre en place en 2011 ! Il y a encore du travail à faire pour une nouvelle majorité !
Ensuite nous avons abordé un sujet brûlant qui était le soutien au label du parc du Marais poitevin. Je suis délégué du département au Parc et trésorier du CREGENE, organisme qui protège et développe les races locales anciennes ( Poule de Marans, vache maraîchine, baudet du Poitou, chèvre poitevine, angélique …)
M. FERRIER.
- En tant que membre du CREGENE, j'ai suivi l'affaire de très près avec Monsieur HAREL. La difficulté est de faire fonctionner ensemble deux Régions et trois Départements.
Nous sommes dans le vif du sujet. Il faut travailler transversalement et nous irons plus vite si nous savons qui fait quoi. C'est évident !
M. LE PRESIDENT.
- Nous ne construisons pas des murs sans support. Il y a un moment où le transversal doit devenir vertical.
M. FERRIER.
- Pour faire fonctionner les deux Régions et les trois Départements, je peux vous dire que c'est très difficile.
M. LE PRESIDENT.
-Monsieur FERRIER, j'ai participé à cette réunion à paris et j'ai eu le sentiment d'être sur une planète d'où il ne pouvait rien sortir si elle continuait à fonctionner comme elle le fait actuellement, quelle que soit la bonne volonté de ceux qui en ont la responsabilité.
M. FERRIER.
- Il faut toujours avoir à I'esprit que derrière ces sigles, CREGENE etc., il y a des dizaines d'éleveurs qui se battent pour survivre et pour faire survivre nos races anciennes. Ils méritent notre attention.
M. LE PRESIDENT.
- Monsieur FERRIER, ici nous sommes des gens de bonne volonté.
c'est pour cela que nous avons toujours soutenu le CREGENE dans la durée. A ce jour, dans la
durée et sans état d'âme, dans le cadre d'engagements pluriannuels, nous sommes deux : la
Charente-Maritime, numéro 1 en chiffres et les Deux-Sèvres. Pour les autres, cela dépend de leur humeur, mais ce n'est pas un problème politique.
J'ai passé quelque temps dans une escadre de chasse. Il y avait un principe basique
consistant à ce qu'il n'y ait qu'un seul chef de patrouille. C'est indispensable, sinon les avions
tombent.
Le département de Charente Maritime a apporté son soutien au label du Parc, ce que n’a pas fait la Vendée !